Description d’une conjonction d’atteintes socio-générées classiques (exemple vécu) + analyse

Description d’une conjonction d’atteintes socio-générées classiques (exemple vécu)

Analyse

Ces atteintes on été imposées (inconsciemment) à une personne autiste (moi), dans un magasin, même avec l’existence d’une «file préférentielle», à cause de l’absence de Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout.

Ci dessous, mes messages sur Telegram, suivis de transcriptions automatiques que j’ai corrigées :


Eric L., [08/11/2023 19:55]

1 à 5

 

  1. Aujourd’hui, j’ai fait une petite crise de nerfs dans un magasin, ça faisait longtemps que c’était pas arrivé.

Je vais à la caisse pour payer, il y avait plusieurs caisses, il y avait des files différentes dans des couloirs de rayons, avec une file préférentielle.

Donc je vais dans la file préférentielle, j’attends, il y avait juste une personne à la caisse préférentielle, la caisse numéro 2.

  1. Mais il y a une vieille dame qui arrive derrière moi, derrière moi dans la file préférentielle, et qui était un peu trop près. Donc comme elle était un peu trop près, eh ben j’avance un peu.

Evidemment, elle avance un peu aussi, donc forcément, j’avance un peu aussi, et finalement je me suis retrouvé entre le début de la file préférentielle et la caisse.

Et j’ai été obligé de me mettre un peu sur le côté, donc en fait je n’étais plus dans la file préférentielle, et elle, sans le faire exprès, elle m’avait «poussé» devant la file préférentielle.

  1. (Ca c’est un problème qui n’est pas nouveau, j’avais déjà remarqué ça quand je faisais la file à la cantine quand j’étais au lycée, donc ça ne date pas d’hier.)
  1. Ensuite, j’étais fatigué parce que la caisse préférentielle (2) ça n’avançait jamais, je ne sais pas quel problème il y avait, et quand la caisse 1 s’est libérée, à côté, qui n’était PAS préférentielle, j’y suis allé.
  1. Sauf que la dame qui attendait derrière moi, à la file préférentielle, elle vient, elle passe devant moi, elle pose ses achats devant la caisse en me disant qu’elle était avant moi.

Donc gentiment et je lui dis bah non, moi j’étais avant, devant vous…

Elle me dit : mais moi je suis «préférentielle», je lui dis : mais moi aussi je suis «préférentiel»…

Elle me dit : peut-être, mais vous vous n’attendiez pas dans la file préférentielle, vous étiez ailleurs…

Je dis : ben oui, j’étais pas dans la file préférentielle parce que c’est vous qui qui m’avez «poussé» en dehors, même sans le faire exprès…


Eric L., [08/11/2023 19:56]

6 à 10

 

  1. En plus, j’étais déjà un petit peu énervé parce que dans l’endroit où elle m’avait poussé sans le faire exprès, en fait il y avait des gens qui passaient, des autres caisses, qui passaient à côté de moi, devant moi, il y avait vraiment pas beaucoup d’espace, donc j’étais constamment en train de regarder autour de moi, derrière, à côté, pour voir s’il n’y avait pas des gens qui allaient passer, me frôler, me toucher etc., ce qui est insupportable pour moi.
  1. Donc bon pour cette dame, je lui dis : bah c’est pas grave, allez, passez devant moi…

Donc je retourne dans la file préférentielle, qui cette fois était libre, sauf que, comme j’étais déjà assez énervé, au bout de quelques secondes, je remarque qu’il faisait super froid : en fait, il y avait la climatisation, il y avait un flux, le flux de la climatisation, qui soufflait directement là où j’étais, c’est à dire au tout début de la file préférentielle.

  1. Bon, je suis peut-être un peu bête, parce que si j’avais su j’aurais dû reculer un peu pour ne pas être en face, mais j’ai tout simplement pas pensé, c’est déjà assez compliqué comme ça puisqu’en plus, si j’avais quitté la place du début de la file préférentielle, probablement, il y aurait eu quelqu’un qui serait venu prendre ma place, parce qu’il y a beaucoup de personnes âgées…
  1. Et j’ai pas non plus, comme j’étais énervé, j’ai pas non plus pensé à mettre [à me vêtir avec] mon blouson de laine polaire, que j’ai toujours attaché autour de moi à la taille justement à cause de ce problème.
  1. Et il y a quelqu’un du personnel qui était à côté, et je lui dis : il fait froid, il fait très froid…

Il me regarde, il ne dit rien…

Je lui redis un peu plus fort : il fait vraiment froid, la climatisation, il fait froid…

Il ne dit rien…

Une troisième fois, je commence à parler de plus en plus fort, et là il me demande poliment si je veux qu’il baisse le froid : je lui dis : bah oui, s’il vous plaît…

Donc il part… Et qu’est-ce qui s’est passé à ce moment-là…? …

Je ne sais même plus, tellement ça m’a énervé toute cette histoire (parce que c’est pas fini…).


Eric L., [08/11/2023 19:56]

11 à 19

 

  1. Si, voilà, je me souviens, donc comme de toute façon il faisait trop froid pour rester à cet endroit précis, je me suis déplacé, et puis j’étais énervé donc je commençais à me plaindre, à parler un peu fort, et à dire que c’était… qu’il y avait un problème avec le fait que l’air froid de la climatisation souffle directement sur le début de la file préférentielle, là où il y a des personnes qui peuvent être sensibles.
  1. Et personne ne faisait attention à ce que je disais, il y avait quatre ou cinq caissières devant moi, et ça m’a, ça m’a…

 J’étais, j’étais énervé avec cette histoire de froid, cette histoire de de personnes qui…

  1. C’est toujours la même histoire : si on n’attend pas EXACTEMENT au bon endroit [et avec «la bonne posture», en plus], les gens pensent qu’on n’est pas dans la file, et de toute façon, ils trouvent toujours le moyen de toucher, de pousser enfin etcetera, donc c’est vraiment, vraiment difficile…

Parfois dans certains magasins j’ai des stratégies, c’est à dire qu’en fait je n’attends JAMAIS dans la file préférentielle puisque justement il y a ce problème des gens qui poussent et qui touchent, mais je me mets à un autre endroit, pas loin de la caisse préférentielle…

Sauf que là, ce magasin, je ne le connaissais pas, et j’ai pas j’ai pas eu le temps, en fait, de me de m’adapter.

  1. Et… Je commençais à être énervé, et puis le fait que personne ne faisait [attention], il n’y avait pas d’interlocuteurs, ça m’énervait encore plus…
  1. Et… Je ne sais plus… Je me souviens que j’ai parlé de plus en plus fort, pour demander je ne sais même plus quoi…

Et ce qui m’énervait, c’est qu’il n’y avait personne qui répondait…

A un moment, je me souviens, j’ai dit : mais «je parle chinois», je parlais vraiment fort, là, je disais : mais je parle chinois, c’est pas possible…

Donc tous les gens qui étaient dans le magasin (il y avait environ 20 personnes qui regardaient plus ou moins, qui écoutaient, qui…), mais bon enfin ça c’est pas grave…

  1. Et à un moment je dis : mais enfin c’est pas possible, il n’y a pas quelqu’un qui va répondre, il n’y a pas un gérant ici ?

Et là, il y avait une dame en face de moi de l’autre côté de la caisse qui me dit : mais si, je suis la gérante, (là quand même, elle a répondu), et elle dit : mais monsieur j’ai demandé au garçon (de tout à l’heure) d’aller éteindre la climatisation…

  1. Et là ça m’a énervé encore plus, même si c’est pas sa faute…
    J’ai dit : mais j’ai jamais demandé d’éteindre la climatisation, il m’a proposé de [réduire] le froid et ça c’est bien.
  1. Elle m’a répondu : oui mais c’est moi qui lui ai demandé d’éteindre…
  1. Et là, je sais que c’est pas sa faute, mais ça commençait vraiment à m’énerver parce que je connais très bien ce genre de situation, et je lui ai dit : mais il ne faut pas éteindre, [car] si vous éteignez, il va faire trop chaud rapidement, et tout le monde va se plaindre, et ça va être de ma faute.

Et en plus, je commençais à sentir la chaleur et je voyais ça.


Eric L., [08/11/2023 19:56]

20

 

  1. Ce qui était énervant aussi, c’est que comme d’habitude tous les trucs que je pouvais expliquer (bon déjà c’est pas facile d’expliquer en portugais, mais quand même, j’arrive à parler assez bien), et tous les trucs que, que j’expliquais, c’est comme si, effectivement comme si je «parlais chinois»…

Les histoires de la différence entre changer la température, et éteindre la climatisation, apparemment pour la plupart des gens, c’est des nuances qu’ils ne comprennent pas.

J’ai souvent eu ce genre de problème. J’ai déjà eu ce problème notamment au Kazakhstan où ça a été toute une histoire pendant deux heures dans un minibus [avec le chauffage atrocement chaud], c’était vraiment toute une histoire, il y a vraiment fallu que je sois extrêmement débrouillard pour arriver à convaincre le conducteur de ne PAS couper le chauffage [car quand il le faisait, une minute plus tard les gens se plaignaient du froid, en m’incriminant], pour lui expliquer que entre le bleu et le rouge [de chaque côté du bouton de réglage], il y a un milieu, et il a vu que… Il y a quelqu’un qui lui a dit que je faisais des photos et des vidéos, et c’est là seulement qu’il a fait attention et qu’il a bien mis [le bouton] au milieu, et après la température était bonne [pendant les deux autres heures du trajet].


Eric L., [08/11/2023 19:59]

21 à 43

 

  1. Enfin bref, c’est à ce moment-là (donc revenons au magasin ici à Rio de Janeiro), c’est à ce moment-là qu’il y a une dame, une cliente, certainement gentille, pour m’aider, mais elle est venue, moi, comme j’étais énervé, je parlais très fort, je ne criais pas, mais je parlais très fort, elle vient vers moi… et elle me TOUCHE !
  1. Alors là… C’était vraiment, JUSTEMENT le truc qu’il ne fallait pas faire, j’étais déjà super «sur les nerfs», super énervé (j’ai mis au moins un quart d’heure pour me calmer avant d’enregistrer ce message)…
  1. Elle me touche… alors là… Je crois que c’était pour me dire qu’il y avait une caisse qui était libre ou…

Sans doute que c’était gentil, mais, elle… elle… elle me touche, quoi !

C’était vraiment trop.

  1. Alors, je sais, je suis habitué, ça fait sept ans que je vis au Brésil, donc je sais très bien que les gens touchent souvent pour parler et c’est gentil, mais là, c’était… c’était TROP, quoi, c’était pas, c’était pas possible…
  1. En plus, je n’ai même pas vu arriver [le fait] qu’elle me touche parce que j’étais énervé, justement.

Si j’avais pu anticiper, bon j’aurais pu éviter, j’aurais pu même supporter, parce que ça n’aurait pas été par surprise.

Mais c’était par surprise, donc ça m’a encore plus énervé.

  1. Et là, j’ai commencé à crier, je lui ai dit [crié] « Ne me touchez pas, ne me touchez pas, il ne faut pas me toucher !… »
  1. Qu’est- ce qui s’est passé ? Évidemment, au lieu de comprendre qu’il y a des gens qui sont sensibles et qui ne supportent pas qu’on les touche, elle a pris ça personnellement.

Et elle m’a répondu « Mais j’ai pas la lèpre…».

  1. Donc j’ai essayé de lui répondre, mais c’était difficile parce que là, je criais, je n’arrivais pas bien… j’étais énervé, j’étais sur les nerfs…

En plus, traduire en portugais, en plus, avec le froid, le chaud, je ne sais même plus euh… ce qu’il y avait, c’était vraiment difficile.

  1. En plus, pour lui expliquer des notions comme ça…

Alors donc je lui disais « OK, vous n’avez pas la lèpre, mais moi je suis super-sensible », et… je ne sais plus ce que je lui ai dit [mais c’était poli], elle a commencé, en partant, elle a dit des choses… enfin j’ai vu qu’elle se moquait de moi…

  1. J’ai dit « En plus, mais qu’est- ce que c’est ? C’est… un cauchemar. C’est vraiment un cauchemar, cette histoire, ce magasin, cette file préférentielle… Les gens vous poussent, il fait trop froid, les gens n’écoutent pas, on me touche, etc., et en plus, on se moque de moi. »…
  1. En fait, je m’en [fiche] complètement qu’on se moque de moi, mais c’est vrai que ça n’arrange pas les choses.
  1. Et je lui ai dit de loin, parce qu’elle partait, je lui ai dit « Vous vous moquez de moi, mais de toute façon, je ne comprends pas ce que vous dites et puis, ce n’est pas plus mal, et puis, ce n’est pas important que vous vous moquiez de moi »…

Je ne lui ai pas dit ça méchamment, mais je parlais très fort…
Et [comme la dame continuait à dire des choses en allant vers la sortie], il y a autre une dame [cliente] à la caisse à côté de moi qui a éclaté de rire, donc certainement, la première dame qui m’a touché, ce qu’elle a dit, ça devait être une moquerie ou quelque chose de drôle, mais je n’ai pas compris ce que c’était.

  1. Enfin bon, [avec tout ça et en si peu de temps] j’étais vraiment très très énervé…
  1. Euh… finalement, j’ai payé à cette caisse, je ne voyais plus ce que je faisais, j’ai vaguement vu le prix (21 BRL / 4 EUR), heureusement avec la carte [bancaire] ce n’est pas trop difficile, mais j’étais tout tremblant, j’étais tremblant, tremblant, tremblant…
  1. Après, je suis parti, je suis sorti… le temps d’arriver chez moi… j’étais pas bien, j’étais sur les nerfs, j’étais vraiment tremblant et puis…
    C’est tout, c’est vrai que c’est pas très grave, mais là, il y a vraiment toute une conjonction de problèmes, c’est à dire, c’est pas parce que c’est une caisse préférentielle que c’est vraiment adapté : les gens qui ne supportent pas la proximité trop près, une file préférentielle, ça va pas du tout.

En plus, régler le flux d’air froid exactement à cet endroit, ça va pas non plus.

En plus, la gérante m’a dit « Monsieur, j’ai demandé à couper », je lui ai dit « Oui mais c’est pas suffisant parce que de toute façon, tous les jours, ça va être pareil. Le problème, c’est que le flux, il est à cet endroit. Le flux d’air froid, il est à cet endroit. Les gens vont pas tout le temps vous demander de changer la température, surtout si en plus vous coupez [vous éteignez] à la place. »

  1. Enfin bon, voilà… voilà le genre de problèmes, ça peut paraître des choses pas très importantes, mais en fait, c’est des ATTEINTES, c’est ce que j’appelle les «atteintes sensorielles et mentales», qui sont évidemment socio-générées. 
  1. Moi, j’ai rien demandé. J’ai rien demandé. J’ai demandé ni à ce qu’on me pousse, ni à ce qu’on me touche, ni à ce qu’on me mette sous du froid, du chaud, du machin, qu’on se moque de moi, qu’on vienne me toucher, j’ai RIEN demandé de tout ça.

Je voulais juste payer tranquillement et c’est tout.

  1. Donc voilà l’histoire… Comme il y a pas mal d’atteintes qui se conjuguent là-dedans, je voulais enregistrer ça «à chaud», si j’ose dire…

——

P.S. :

  1. En me repassant mentalement «le film» de cette mésaventure, je vois l’image de tous les gens (au moins 20) me regardant sans rien dire, neutres à part les deux dames mentionnées, et je vois aussi qu’un ou deux agents de sécurité (en noir) s’étaient rapprochés (à 2 mètres), mais en ayant la grande intelligence de ne rien dire et de rester «neutres».
  1. Malgré tout le côté négatif et horripilant de cette histoire, je sais bien que les gens ici au Brésil ne sont pas de mauvaise volonté, et qu’il est logique qu’ils ne puissent pas deviner ce que j’explique ici.
  1. Je comprends aussi que la dame qui m’a touché puis qui s’est moquée de moi, l’a fait «pour défendre son honneur» face à un «public» (puisque je criais, ce qui arrive chaque fois qu’on me touche dans une file à la caisse – car ça arrive parfois, malgré toutes mes précautions).
  1. Et surtout, je sais que j’ai beaucoup de chance, car si ça avait été en France, l’agent de sécurité se serait approché (trop près !), et il m’aurait dit que je ne pouvais pas crier comme ça dans le magasin, et alors ça aurait été «l’escalade», avec peut-être un recours à la police, ou – bien pire – aux pompiers, c’est à dire être emmené de force dans un hôpital psychiatrique, dont on ne sait jamais quand on va pouvoir ressortir 😞.

Merci mais j’ai déjà perdu 15 mois de ma vie avec cette [censuré] française !

Si je vis au Brésil et non plus dans le cauchemar de la France, il y a de bonnes raisons !

  1. Enfin bref, je n’ai rien fait de mal, je suis autiste, je suis sensible, j’utilise la file préférentielle (car les autres files, c’est encore pire), je n’ai pas demandé à être «poussé», touché, à recevoir l’air glacé juste à cet endroit, à devoir me lancer dans des explications «en chinois» pour des personnes qui ne semblent pas entendre ou pas comprendre, ni à être moqué (même si ça c’est vraiment pas important pour moi).

 



Analyse

Ceci est un texte que j’ai écrit dans une lettre pour l’OMS qui mentionnait cet exemple vécu.

 

D. Exemple de «conjonction» d’atteintes socio-générées sensorielles et mentales, vécue très récemment

 

Cette situation s’est produite le 08/11/2023, c’est-à-dire le jour précédant la finalisation de ce document. 

Elle n’a pas du tout été «provoquée» dans le but de l’illustrer, car tout s’est passé «par surprise», et il y a eu plusieurs atteintes presque simultanées, ce qui est rare, et ce qui explique pourquoi il n’a pas été possible de s’y adapter.

Les spécialistes de la santé mentale de l’OMS peuvent l’utiliser comme bon leur semble, s’ils y trouvent un intérêt. 

Voici une tentative pour décrire ces problèmes de manière «dépersonnalisée».

 

D1. Description chronologique assez détaillée

Cette situation comporte ce qui suit, qui s’est produit en seulement quelques minutes (peut-être 5 à 8 mn) :

  • a) Des Atteintes Sensorielles AS1 : le «toucher non-souhaité du corps par autrui», ou plus précisément le risque (très plausible au Brésil) de telles atteintes par une Personne Non-Autiste PNA1 derrière soi dans une file d’attente à la caisse d’un magasin, ce qui oblige la personne autiste à s’éloigner (c’est-à-dire à s’autoexclure) (Ce dernier problème aurait pu constituer une atteinte mentale s’il avait été conscientisé).
  • b) Puis une Atteinte Mentale AM1 : l’injustice du fait de voir sa place à la caisse prise par l’autre personne (PNA1).
  • c) Puis l’Atteinte Mentale AM2 née de l’exaspération due au fait que, «comme d’habitude», la personne non-autiste avec qui on a un problème «ne comprend rien» à nos explications (car elle n’écoute pas attentivement, puisqu’elle pense avoir raison car on a une attitude «anormale», ce qui lui ôte l’idée de faire un effort de compréhension).
  • d) Puis l’Atteinte Mentale «plus générale» AM3 (non due à PNA1) constituée par «l’envahissement vague» par les souvenirs de problèmes semblables, ce qui est irritant puisque ces problèmes ne sont jamais résolus donc cela génère une accumulation de frustrations, laquelle augmente la sensibilité, l’irritabilité, et la «réactivité immédiate» à ces problèmes. (On devient un «écorché vif».)
  • e) Puis une Atteinte Sensorielle AS2 par le froid intense du flux de la climatisation (atteinte qui aurait certainement été moins perçue en l’absence des atteintes précédemment décrites).
  • f) Puis une Atteinte Mentale AM4 consistant en un «envahissement vague» de souvenirs pénibles (comme avec «d)») des innombrables situations similaires d’atteintes sensorielles et mentales relatives aux réglages «grossiers et abusifs» d’appareils produisant du froid ou du chaud, et au manque d’intelligence (ou de volonté) de l’environnement social pour répondre adéquatement aux demandes (très raisonnables) d’adaptations, c’est-à-dire de réglages «équilibrés», PAS AU MAXIMUM comme c’est presque toujours le cas, très stupidement (et c’est «enrageant», au bout de plusieurs décennies comme ça).
  • g) Puis (presque simultanément) une Atteinte Mentale AM5 quand on réalise que quand on attendait seulement 1 mètre plus loin, ce problème de flux très froid n’existait pas, ce qui amène à constater que l’appareil de climatisation (très gros et puissant) souffle précisément là où on est obligé d’attendre (pour ne pas avoir le problème social «b)»), ce qui est mal conçu puisque c’est l’endroit où les personnes handicapées ou âgées (potentiellement fragiles ou sensibles) passent souvent plusieurs minutes.
  • h) Puis une Atteinte Mentale AM6 (légère par rapport au reste ici, mais qui augmente un peu «l’ébullition neurologique») du fait de l’attitude initialement «sourde» du personnel PNA2 aux demandes implicites de correction.
    (Note : Cette atteinte est «pardonnable» car la demande aurait dû être explicite, et surtout parce que l’inertie et le calme des employés au Brésil est très utile, en fin de compte, pour éviter les «escalades d’irritations réciproques», qui peuvent avoir des conséquences terribles.
    Mais «sur le moment», l’impression de «parler chinois» ou de «parler à des murs» ne peut qu’accroître l’exaspération de la personne «atteinte par les troubles socio-générés»).
  • i) Puis l’Atteinte Mentale AM7 due au fait que personne ne réagit, parmi au moins une dizaine de membres du personnel qui regardent la scène, quand la personne énervée parle très fort, est visiblement en souffrance, et s’adresse à eux, en finissant par leur dire «Mais enfin, je parle chinois ? Il n’y a pas quelqu’un qui va répondre ??».
  • j) Puis l’Atteinte Mentale AM8 du fait que la gérante PNA3 (qui réagit enfin quand on prononce le mot «gérant(e)») explique simplement qu’elle a demandé à ETEINDRE la climatisation, ce qui selon elle résout le problème : ici il faut bien comprendre que cette «atteinte», c’est l’avalanche de souvenirs de situations semblables, qui en résumé renvoient à la grande «double-stupidité» qui consiste soit à régler «au maximum du froid ou du chaud», soit à bêtement ETEINDRE l’appareil, ce qui ne résout pas du tout le problème puisque rapidement la température de l’endroit devient trop chaude ou trop froide (ce qui provoque des plaintes des autres usagers, dirigées sur la personne autiste déjà bien «agressée»), et ce qui amène à des pensées très énervantes sur le fait que les thermostats et les réglages existent, que «ce n’est pas fait pour les chiens» (= ça a un but), et aussi sur le fait – très désespérant – que ce problème se produit PARTOUT DANS LE MONDE.
  • k) Puis l’Atteinte Mentale (très classique) AM9 du fait que la gérante semble ne pas du tout écouter quand on tente (malgré l’énervement) de lui expliquer le point «j)» ci-dessus.
  • l) Et aussi l’Atteinte Mentale AM10 du fait qu’au lieu de chercher à comprendre (ou à admettre) la «subtilité logique évidente» décrite plus haut, la gérante se contente de répliquer «Oui, mais [éteindre complètement] c’est ce que *moi* j’ai demandé», ce qui renvoie au caractère injuste du fait que «l’autorité» surpasse ici «la raison».
  • m) Aussi l’Atteinte Mentale AM11 constituée par le fait que la gérante n’accorde pas la moindre attention quand on tente de lui expliquer que le choix d’éteindre la climatisation n’est pas la meilleure solution car non seulement ça ne résout pas le problème (comme vu en «j)») mais en plus, cette «solution» n’est pas durable, c’est-à-dire que la gérante ou l’entreprise n’a aucune considération concernant le caractère particulièrement mal conçu d’un flux glacial dirigé précisément là où se trouvent les personnes les plus fragiles (et ce d’autant plus qu’il y a beaucoup de personnes âgées dans le quartier, lesquelles, en période de Covid, sont très fragilisées, c’est-à-dire que le fait de rester bloqué(e) plusieurs minutes dans le froid peut amener à affaiblir sous un seuil potentiellement fatal).
  • n) Puis (comme si tout ça n’était pas «suffisant» !) une Atteinte Sensorielle très grave AS3 : une personne PNA4 qu’on n’a pas vu arriver, et qui commence par TOUCHER la personne autiste, qui est déjà «en ébullition» et dont le plus grand problème (plus grave que le chaud ou le froid) est précisément un tel «toucher non-désiré» (qui, en plus, est inutile et même contre-productif, car si le but est d’apaiser, c’est vraiment l’inverse qui est obtenu).
    C’est ce qu’on appelle «le coup de grâce»… (On dit aussi qu’on «achève les chevaux»…)
    Ce problème aurait pu être évité s’il n’avait pas été précédé de tout le reste, car cette personne PNA4 est arrivée «sur le côté» (pas par derrière par surprise), ce qui, en temps normal, laisse assez de temps pour reculer ou pour éviter, ou sinon – si le toucher est inévitable – pour s’y préparer mentalement et rapidement, ce qui permet de l’accepter un petit peu.
    Mais avec toute «l’ébullition mentale» (l’énervement, chose qui arrive à tout le monde, mais en «plus sensible» ici) produite par tout le reste (juste avant), on est «envahi», débordé, et on n’a plus les ressources mentales ou neurologiques pour percevoir «normalement» ce qui se passe autour de soi.
  • o) Puis l’Atteinte Mentale AM12 du fait que la personne PNA4 (qui a touché) déclare qu’elle «n’a pas la lèpre», ce qui amène immédiatement à des «pensées désespérées» (bien que vagues) relatives au fait que «les gens ne comprennent jamais rien» : en effet, ici la personne PNA4 n’a pas du tout imaginé que les demandes «Ne me touchez pas !» pouvaient avoir un rapport avec une sensibilité personnelle (que l’on peut parfois signifier AVANT d’être touché, pour l’éviter, mais plus quand on est énervé, ce qui empêche de s’expliquer correctement).
  • p) Puis l’Atteinte Mentale AM13 que constituent les moqueries proférées par cette personne PNA4, ce qui est excusable car, face à un «public» (les clients, le personnel), elle se sent obligée de se «défendre» face au comportement et aux cris de la personne qu’elle ne comprend pas et qu’elle considère certainement comme «un goujat» (ou «un dingue»), ce qui, socialement, «justifie» cette «défense par moquerie» (et ce d’autant plus si on rajoute la question du «machisme», bien qu’il n’ait absolument rien à voir dans cette histoire, mais «les gens ne savent pas» et donc «ils croient ce qu’ils imaginent») (et dans le même mécanisme erroné, parfois il y a aussi la question du «racisme» qui s’invite, ce qui est complètement absurde et ce qui exaspère encore plus, même si c’est très rare).
  • q) Puis enfin l’Atteinte Mentale AM14 du fait qu’une cliente PNA5 à une caisse à côté ne peut s’empêcher de pouffer de rire, en réaction à un «bon mot» (sarcastique) de la personne PNA4.
    Note : les moqueries ne sont pas importantes pour la «victime» ici car elle a compris depuis longtemps le caractère «généralement erroné et sans importance» du «jugement social», mais cela n’aide pas à calmer, et surtout, pour la quasi-totalité des autistes, une telle situation de «moquerie générale» entraîne un sentiment de honte et d’être «indésirable», ce qui évidemment amène à éviter les «expériences sociales», et ce qui parfois mène au suicide, en croyant qu’on est foncièrement déficient : «merci vraiment» à la «Confusion Autisme-Troubles (CAT)»…

 

D2. Approche «non-autistique normale» (évidemment superficielle et erronée) de cette situation

Du point de vue du personnel et des clients, très probablement ils ont pensé voir «un fou» ou «un goujat» ou «un malade mental» ou une personne très exigeante, se croyant supérieure, ou ce genre de choses.
Ceci est logique, du fait de l’absence de connaissances et de compréhension qu’ils ont des mécanismes internes de la situation (résumés plus haut en D1).

Si un psychiatre ou un psychologue était présent et pouvait donner son avis, ET SI ce spécialiste pouvait avoir compris que la personne énervée est autiste (ce qui hélas est plutôt rare en matière d’autisme «léger»), alors elle aurait simplement conclu que :

  • a) La personne énervée a un comportement inadapté.
  • b) C’est logique puisqu’elle est autiste : on sait bien que les autistes sont irritables (comprendre : ils s’énervent sans motif valable, ou «à cause de leur autisme / de leurs troubles»).
  • c) Cette situation illustre donc un «trouble de l’autisme».
  • d) Il faudrait un «traitement» pour cette personne, hélas la société ne fournit pas assez de centres de soins ou de traitement, bla bla bla…

 

D3. Approche «de l’intérieur» (c’est-à-dire précise et réaliste, au lieu de «deviner»)

Du point de vue de la personne autiste, qui vit vraiment les situations et qui connaît la teneur, les contours et les détails des perceptions, des émotions, des choses qu’elle vit (qu’on lui impose), les choses sont TRES différentes, et ce que nous voyons et vivons, c’est quasiment l’inverse ce que qui est cru par «les autres».

Voici ce que la personne autiste pourrait ressentir ou penser, dans cette situation :

  • a) La personne énervée a un comportement inadapté.
    à Non, c’est l’environnement social, qui a un comportement inadapté (en effet : il nous touche sans nécessité, il ne maintient pas une «distance sociale», il n’écoute pas attentivement, il n’a aucune intelligence en matière de thermostats alors que ça ne nécessite pas des «études en aéronautique», il décide de manière abrupte et sans pondération ou adéquation, il utilise l’autorité à la place de la raison et de la justesse, il se moque de nous, etc.)
  • b) C’est logique puisque la personne est autiste, car on sait bien que les autistes sont irritables (comprendre : ils s’énervent sans motif valable, ou «à cause de leur autisme / de leurs troubles»).
    à Il est bien logique, compréhensible et légitime, d’être facilement irritable et de s’énerver puis de crier, quand on est constamment exposé(e) à des «risques d’atteintes sociales» et quand, même avec une grande expérience pour s’en protéger, cela nous arrive tout de même parfois, ce qui est irritant et désespérant, d’autant plus que l’environnement social (non-autiste), partout dans le monde, a le même comportement «automatique et rudimentaire», et ne fait généralement RIEN pour réduire ces problèmes (à cause de l’illusion de justesse conférée par le nombre / la masse, et aussi à cause de l’idée fausse que «autisme = troubles = déficience»).
  • c) Cette situation illustre donc un «trouble de l’autisme».
    à Non, cette situation illustre la sensibilité et les souffrances des autistes face à des conséquences de «troubles du non-autisme», qui ne sont jamais réduits car ils ne sont pas perçus comme des choses négatives par «la société», car «tout le monde fait comme ça, c’est normal».
    Pour mieux comprendre :
    — Dans une société où tout le monde comprendrait bien l’intérêt des thermostats (qui seraient donc bien réglés), si une personne «grossière» venait régler à fond ou éteindre, ce serait ELLE la «fautive», et non pas la victime autiste qui ne fait de révéler les problèmes.
    — Dans un contexte de pandémie de type «Covid», ou dans un pays où il est incorrect (et inacceptable) de TOUCHER les gens pour leur parler, c’est «la personne qui touche», qui serait jugée comme inadaptée, fautive, «rustre», mal éduquée, etc.
    Dans la situation décrite ici, c’est bien l’environnement social qui «apporte des problèmes et troubles» (par son comportement, ses positionnements corporels, ses actions physiques visant et touchant autrui, ses actions ou réactions inappropriées, ses réglages ou habitudes «débiles», etc.).
    Alors que la personne autiste, elle, elle n’a rien demandé, rien fait de mal, elle est bien calme, elle attend pour payer à la caisse, elle essaie de suivre sagement ce qui est prévu.
    Donc comment pourrait-on l’incriminer, et l’accuser de «troubles», quand on voit qu’elle n’a rien fait, et que les problèmes viennent de l’extérieur ?
    Et comment lui reprocher d’exprimer ses demandes de cessation de troubles, et ses souffrances ?
  • d) Il faudrait un «traitement» pour cette personne, hélas la société ne fournit pas assez de centres de soins ou de traitement, bla bla bla…
    à Non, on a le droit d’être sensible et différent, et en plus, concernant les atteintes sensorielles, on ne peut pas tellement nous changer (par exemple si quelqu’un vient nous toucher dans le dos, les réflexes sont indépendants de notre volonté), à moins de nous transformer en «légumes» avec des médicaments, ce qui est inacceptable.
    Non seulement nous avons ce droit, mais en plus, notre sensibilité pourrait être très utile pour optimiser ou corriger les «réglages sociaux», si la société avait l’intelligence et le courage de tenter de nous écouter.
    Ce qu’il faut, ce n’est pas «traiter et formater les autistes» (ce qui ne contredit pas la nécessité des apprentissages sociaux), ce qu’il faut «traiter», c’est bien les défauts, erreurs et absurdités du système, qui entraînent des désastres, d’immenses souffrances et beaucoup de morts chaque jour.
    On nous reproche nos «troubles», mais quand on regarde les troubles et défauts propres au système non-autistique (et qui, par définition, n’existent pas chez les autistes – sauf quand leur comportement est «désautistifié»), alors nos «troubles» à nous, ce n’est vraiment pas grand-chose, c’est vraiment bénin, presque «reposant», en comparaison.

N’importe quelle personne «normale» peut être très irritée, crier, et même être violente, si on la soumet à des atteintes supérieures à ce qu’elle ne peut pas supporter, et pourtant, son comportement n’est pas «la preuve d’une affection mentale», mais une simple réaction humaine.

Pour les autistes, c’est pareil, sauf que nous sommes BEAUCOUP plus sensibles (du fait de notre grande cohérence/harmonie) donc nous réagissons plus souvent et plus vite que les personnes «normalement insensibles», lesquelles ne comprennent pas cela, à cause du caractère «peu sensible / peu fin» et «standard» de leurs «raisonnements» (qui sont «automatiques»).

Ce n’est pourtant pas si difficile à comprendre.

 

D4. Comment «trancher» (comment choisir) entre les deux approches opposées («Qui a raison ?»)

Certains peuvent dire que malgré toutes ces explications, c’est tout de même à nous de nous adapter, et que «la société» n’a aucun effort particulier à faire (ou que «c’est impossible»).

Donc comment savoir «qui a raison» ?

La réponse est simple : » Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade.» (chapitre 10.4 de cette lettre)

Autrement dit, ce n’est pas parce que tout le monde fait les mêmes erreurs (en se copiant les uns les autres grâce aux capacités de duplication non-autistiques), que ce ne sont plus des erreurs.

Et pour mieux savoir si un comportement social est «erroné» ou pas, il y a au moins deux moyens :

  • en essayant d’analyser très finement les situations, pour voir «qui a apporté les problèmes au départ» (comme fait plus haut, même si fatalement il est difficile d’être impartial) ;
  • ou sinon (mais c’est plus théorique et difficile), en essayant de voir ce qui est en harmonie avec «le référentiel naturel», et ce qui le contrarie.

Avec un peu de bonne foi, on arrive généralement à conclure que les personnes autistes (comme les personnes trisomiques) n’ont rien fait de mal, et qu’elles sont parfaitement fondées à demander des corrections d’un système mal fait qui les fait souffrir.

Et si tout cela ne suffit pas, il suffit d’allumer une télévision sur une chaîne d’actualités, puis :

  • de constater que l’essentiel est catastrophique et destructeur, par la faute de «la société» ;
  • que les mécanismes toxiques et viciés à l’œuvre ne correspondent pas du tout aux caractéristiques de l’autisme, autrement dit, que les autistes (non socialisés) seraient bien incapables de commettre de telles erreurs et horreurs.

N’est-ce donc pas évident ??

 

D5. La nécessité d’une meilleure compréhension de l’autisme et de la création de politiques d’accessibilité (et des mesures concrètes correspondantes) pour les personnes autistes handicapées

Quand on constate, avec la situation vécue par un autiste résumée ici, que

  • MEME en étant un spécialiste de l’autisme
    • qui comprend très bien les subtilités des mécanismes en jeu (autistiques et non-autistiques),
    • et qui est très habitué, organisé, adapté, pour éviter ce genre de problèmes,
  • ET MEME dans un pays aussi accueillant et amical et très «accessible» pour les autistes (le Brésil),

on peut tout de même arriver à ce genre de situations, et très vite, sans pouvoir «se protéger»,

alors on comprend :

  • que – très logiquement – ces situations arrivent beaucoup plus souvent et de manière beaucoup plus pénible pour des autistes moins bien préparés (et il convient de préciser que leurs problèmes peuvent être différents, pas forcément sur des questions de proximité ou de température) ;
  • qu’il faut évidemment des politiques d’accessibilité qui prennent l’autisme en compte correctement (et nous pouvons vraiment aider beaucoup à ce sujet) ;
    • et ce d’autant plus que même dans un pays aussi «bien» que le Brésil, avec une population «bonne» et respectueuse (malgré les problèmes de «toucher», qui sont dans sa culture), même avec l’existence systématique de caisses et places réservées, ce n’est encore pas suffisant.
      (Par exemple, la notion de «CAISSE préférentielle» est correcte pour les autistes, mais PAS la notion de «FILE D’ATTENTE préférentielle» puisque cela oblige à une proximité et aux problèmes qu’on a vus plus haut, entre autres.
      C’est d’ailleurs un grand problème quand il n’y a pas de CAISSE préférentielle mais seulement une FILE préférentielle (dont les personnes sont appelées par diverses caisses)).

 

D6. L’idée que peut-être certaines explications par des autistes pourraient être pertinentes et utiles (mais ne sont pas assez prises en considération)

Pour obtenir la compréhension et donc les adaptations D5 ci-dessus, il est évident qu’il faut écouter VRAIMENT les «pierres de Rosette» comme nous,

  • puisque nous pouvons décrire les mécanismes très précisément et d’une manière qui permet de vraiment comprendre ce qui se passe, et de réaliser la profondeur des malentendus habituels ;
  • et puisque (soit dit sans vouloir vous offenser !), comme on l’aura compris si on lit tout ce document, il y a vraiment un problème avec «l’approche normale» défectologique (médicale et négative etc.), qui commence dès le départ avec une confusion «qui ruine tout» (la Confusion Autisme-Troubles) qui empêche de voir les deux points de vue opposés, de voir le positif et le négatif.

Remarque : le fait ne pas vraiment nous écouter alors qu’il est évident que nos explications peuvent fortement aider à réduire les souffrances des autistes dans le monde, est une chose très absurde et un exemple d’atteinte mentale parfois particulièrement «torturante».

La plupart des gens dans les autorités publiques des pays auxquels nous proposerons de lire un tel document ne voudront jamais le faire car «c’est trop long» et/ou «ils savent déjà mieux» ou «on a déjà des spécialistes», et continueront à ne pas comprendre l’autisme (ou, bien pire, à croire comprendre), alors qu’ils ont sous les yeux des explications importantes permettant «d’utiliser la longue vue par le bon côté» et donc de commencer à comprendre.
Ensuite, c’est comme si on allumait la lumière.
Mais ils refusent, et nous ne pouvons pas les contraindre.

 

D7. Pistes de solutions pour cet exemple

Le présent document est destiné à l’OMS, qui traite surtout des questions de santé, alors que plus on comprend l’autisme et plus on comprend que c’est une question «de société», pas de santé, même si beaucoup de «troubles autistiques» ont quelque chose à voir avec la santé mentale lorsque l’absence de Prise En Compte Correcte de l’Autisme Partout entraîne des «atteintes», des perturbations, des «blocages dans son propre monde», des souffrances mentales, de la dépression etc.

(Par exemple, avec la situation décrite, on voit bien que la «santé mentale» de la personne a été fortement perturbée, parce qu’elle ne parvenait de moins en moins à gérer la situation, parce qu’elle était neurologiquement perturbée etc., ce qui comporte une dimension «médicale».
MAIS cela ne signifie pas que «l’autisme» ou que «les troubles de l’autisme» constitueraient intrinsèquement des «troubles de santé mentale».
Cependant, ce débat est délicat et il dépasse le cadre du présent document, qui «se limite» à tenter de montrer la différence entre «l’autisme» et «les troubles», ce qui est déjà assez difficile.)
 

Par conséquent, nous n’allons pas entrer ici dans des discussions détaillées sur les politiques publiques à entreprendre en matière d’accessibilité, puisque – a priori – cela ne relève pas de l’OMS.

Mais on peut tout de même brièvement suggérer quelques pistes, relativement à la situation décrite :

  • Le concept des «files préférentielles» (quand on a la chance qu’il existe) doit être optimisé, pour mieux intégrer l’autisme (ou d’autres particularités).
    • Par exemple, on pourrait rajouter sur les panneaux de «file préférentielle» une simple phrase «Merci de respecter la distanciation sociale dans cette file».
      Cela aiderait vraiment beaucoup !
      (Note : En dépit de tous ses aspect négatifs, la période «Covid-19» fut très agréable à ce sujet : plus personne qui touche ou qui approche : un rêve…)
  • Si, dans une file préférentielle, une personne a un comportement «pas normal» et énervé, et si elle ne semble ni sourde ni muette ni aveugle, et sans particularité physique, alors le personnel devrait se demander «peut-être autisme», et activer les bons réflexes (à détailler dans des politiques à créer).
  • Il faut vraiment faire quelque chose avec les problèmes de «réglages sociaux abusifs» (pléonasme…) en matière de chaud ou de froid (et de tant d’autres choses !).
    En plus, cela entraîne du gaspillage, de la pollution, de la destruction etc.
    Peut-être faudrait-il expliquer aux gens que si on peut régler «degré par degré», c’est que c’est utile, sans quoi il y aurait uniquement un bouton «marche / arrêt»…
  • (Ce ne sont que quelques idées.)